La neige et la Chine

On continue notre périple sur la route du Pamir - ben oui, je sais que c'est long ! - et on campe dans certains des plus beaux endroits de mon voyage.

Un « Hom-Stey » dans une yourte !

Un « Hom-Stey » dans une yourte !

J'avais vraiment hâte d'arriver à Murghab. Ça faisait au moins une semaine que je disais à Freddy et Pierre que j'y mangerais un steak, une patate au four et une salade césar. Ils doivent bien avoir ça là-bas, c'est la deuxième plus grande ville de la province après tout !

On débarque donc à l'hôtel Pamir, qui aurait plutôt dû s'appeler l'hôtel Pas fameux. Pas compliqué à trouver, c'est le seul hôtel dans cette « ville » de 4 000 habitants.

Pas de menu à la cantine de l'hôtel. Le gars nous annonce toutefois une choix de trois plats, dont le Bishkek. Ma face s'éclaire et je lui demande de répéter en lançant un regard triomphateur à mes copains.

- Avez-vous dit Biftèque ?!
- Non, du Bishkek, c'est de la viande hachée avec un œuf. 
- Ah ok, c'est assez proche, je vais prendre ça...!
Le paysage juste avant Murghab.

Le paysage juste avant Murghab.

La station service de la ville...! Un gros réservoir et quelques tonneaux.

La station service de la ville...! Un gros réservoir et quelques tonneaux.

Un cimetière tadjik.

Un cimetière tadjik.

Ça se refroidit... pas mal !

Les piles de fumier séché pour le feu durant la saison froide.

Les piles de fumier séché pour le feu durant la saison froide.

Je pensais prendre une journée de repos à Murghab, mais finalement, il n'y a strictement rien à voir ou à faire dans cette ville. Je repars donc le lendemain... après avoir fait le plein de pommes et de Snickers !

Un peu moins de 30 km après notre départ, une tempête fonce sur nous. Le vent est énorme et souffle en plein dans nos faces. En l'espace de quelques minutes, on passe de rouler en shorts à mettre tous les vêtements qu'on a les uns sur les autres. On laboure contre le vent une autre vingtaine de kilomètres avant de s'arrêter pour camper. Rapidement, la neige se met de la partie. Sur le plateau du Pamir, à plus de 4 000 m d'altitude, l'hiver est bel et bien arrivé.

Le peu de circulation facilite beaucoup les discussions en route.

Le peu de circulation facilite beaucoup les discussions en route.

Après souper, je nettoie rapidement ma casserole à l'eau glaciale. Je constate avec surprise que mes mains sont encore toute bronzées. Quelques semaines plus tôt, je me trouvais dans un désert à dormir en boxer, et là je dois secouer ma tente à chaque cinq minutes pour y enlever la neige qui s'accumule !

Pas très chaud dans les tentes !

Pas très chaud dans les tentes !

La frontière chinoise

La nouvelle frontière chinoise, gardée par plusieurs rangs de barbelés.

La nouvelle frontière chinoise, gardée par plusieurs rangs de barbelés.

Sur la carte, la frontière entre le Tadjikistan et la Chine semble se situer à quelque 50 km à l'est. Dans les faits, elle n'est maintenant souvent qu'à quelques dizaines de mètres de la route du Pamir.

En échange de rénover les infrastructures tadjikes, la Chine s'est fait donner des bandes de territoire adjacent à la frontière. Une tactique utilisée avec beaucoup de ses voisins les plus pauvres, qui n'ont pas réellement d'options pour résister à la volonté écrasante et à l'argent de l'empire du milieu. 

La grande muraille version moderne en barbelées ne ressemble pas beaucoup à l'ancienne en pierres, mais offre probablement une protection encore plus grande. Ne traverse pas qui veut de l'autre côté.

Le camping d'hiver

Dans ces grandes étendues montagneuses, il fait toujours aussi froid, et la température descend maintenant à presque -10 degrés Celsius à toutes les nuits. Nous sommes cependant tous bien équipés avec nos vêtements et sacs de couchage en duvet et on s'en sort bien. D'une façon, je suis assez content de devoir porter mon manteau d'hiver à chaque jour. Ça fait depuis l'Angleterre que je le traîne, et j'espérais vraiment que je ne l'avais pas transporté pendant 6 mois pour rien!

Et puis, dans une ou deux journées, nous serons au Kirghizistan, où l'altitude sera moins élevée. Peut-être que ça sera moins froid. Ou peut-être pas...