Fuji béni

Emblème mythique du Japon, je me devais de prendre le mont Fuji en photo. Voyageant sans plan et sans itinéraire, c'est donc plutôt par hasard que je me suis retrouvé devant cette magnifique vue.

Article originalement publié le 27 avril 2015.

C'était mon avant-dernière journée avec ma passe de train JR, me permettant d'aller à peu près partout au Japon. Partant de Nagano le matin direction la capitale, je constate en chemin que le ciel est exempt de pluie pour la première fois depuis deux semaines. À la station de train de Tokyo, je fais une petite recherche sur le meilleur endroit pour prendre une photo de la célèbre montagne. La pagode Chureito retient mon attention.

Trois heures et demie, et trois trains plus tard, je me retrouve à grimper au flanc de cette montagne. Malheureusement, entretemps le temps s'est de nouveau assombri (comprendre, il pleut à verse).

Superbe vue de Fuji...!

Superbe vue de Fuji...!

J'explore les environs et prends quelques photos ici et là, sans être trop confiant. Mais à mesure que les heures passent, le vent souffle les nuages peu à peu... et semble apporter son lot de photographes avec lui!

À cause de mon exploration des lieux, j'ai perdu ma place stratégique! C'est alors que le tonnerre retentit à nouveau, et que l'improbable se produit : tous les Japonais quittent sur-le-champ, me laissant un merveilleux espace à côté de deux photographes professionnels, l'un Italien et l'autre Allemand.

Le Milanais Michele m'indique qu'il tente d'avoir cette image de Fuji depuis trois semaines. D’abord à attendre les fleurs des cerisiers qui se refusaient à pousser en absence de chaleur. Puis lorsqu’elles sont enfin apparues, il s’est mis à pleuvoir sans arrêt. À chaque matin et chaque soir, Michel grimpait la colline dans l’espoir d’obtenir un rayon de soleil avant que les pétales soient complètement détachés par l’eau.

Il me demande depuis combien de temps je m'essaie au même objectif. Mi-fier, mi-honteux, je réponds que j'ai découvert par hasard l'endroit seulement quelques heures auparavant. Michele me dit alors en italien une phrase que je traduis librement.

Tu as les gosses bénies.
— Michele Falzone, avril 2015
Michele, Michael et moi-même.

L’Italien Michele, l’Allemand Michael et moi-même.

Conclusion de cette décision de dernière minute : une photo dont je suis plutôt fier, deux nouveaux amis, et une belle aventure.

Vous trouverez ici le travail de Michele, et ici celui de Michael.