Slovénie - "Thank you for visiting our country!"

Après un tunnel d'un kilomètre et demi me sortant de l'Autriche vers le sud, je suis accueilli en Slovénie par une divine descente en serpentins de près de 20 km. Je ne connais encore rien à ce pays, mais c'est le plus beau des accueils.

Ma première impression aura été la bonne, je suis littéralement tombé en amour avec ce pays, qui porte bien son slogan de sLOVEnia. À seulement un peu plus de 20 000 km2, la Slovénie est presque trois fois plus petite que la Nouvelle-Écosse. C'est sans doute pour ça que ses deux millions d'habitants se font si souvent confondre avec les Slovaques, plus au nord est.

Blush, ses fraises et son sourire.

Blush, ses fraises et son sourire.

Après ma magnifique descente, je constate que je n'ai pas la carte slovène sur mon téléphone et je suis donc un peu perplexe sur mon itinéraire. Je prends une piste cyclable et arrête la première personne que je rencontre. La dame en patins parle assez bien anglais et on finit par discuter presque une demi-heure.

Continuant mon approche vers la capitale, Ljubljana (merci à mon correcteur automatique), j'achète des fraises à un autre sympathique et rigolo Slovène, Blush. Pour la deuxième fois cette journée, on me remercie de visiter leur pays dans un excellent anglais. Décidément, ça fait changement! Blush me montre aussi une photo de la semaine précédente. Il vendait ses fraises sous une grosse couche de pluie verglaçante. À tout prendre, je préfère la neige des Alpes autrichiennes finalement!

Ljubljana

Ljubljana.

Ljubljana.

Jan et sa « moto » !

Jan et sa « moto » !

Comme je réussis à arriver en fin d'après-midi en ville, je pars à pied afin d'obtenir une belle vue avant la tombée de la nuit. Je monte jusqu'au château au centre de la ville. Tout pour me plaire, l'entrée y est même gratuite. Au sommet, je rencontre Jan. Après ses cours de sauveteur en montagne dans la journée, Jan est passé par le château pour la même raison que moi : la splendide vue. Très fier de son pays, Jan me remercie de les visiter (!), et me vante les talents d'alpinisme de ses concitoyens. Les meilleurs du monde selon lui. Il me dit aussi, trop fier, qu'il est venu des montagnes avec sa moto.

« Je suis venu avec ma moto ! »
- Jan

On en vient à parler qu'il est possible en une heure à peine de se rendre partout à partir de Ljubljana - les montagnes, la mer, les forêts. On parle ici d'une heure en automobile, pas nécessairement avec la moto de Jan.

En fait, pas même besoin de faire une heure pour rejoindre les forêts. 60% du pays en est couvert. C'est d'ailleurs une grande fierté de ses habitants.

En ce qui me concerne, la grande fierté est de réaliser que les prix commencent à baisser significativement. Je fais mon épicerie pour dix euros, incluant une baguette à 29 centimes. C'est dix fois moins cher qu'en Autriche.

Un arbre de mai slovène.

Un arbre de mai slovène.

Après la capitale, les gens continuent d'être aussi gentils, me saluant au passage.

En chemin, je commence aussi à remarquer des arbres étranges dans les villages. Comme si on avait pris un sapin de Noël et qu'on l'avait suspendu quatre-vingts mètres dans les airs. Après une petite recherche, je constate que c'est l'arbre du renouveau, construit pour le 1er mai. Comme je remarque ça le 5 mai, ça a bien du sens.

Cette tradition représente aussi une certaine compétition entre les villages. Plus l'arbre est haut perché, meilleur est le village comparativement à ses voisins. La méthode est assez simple. Les jeunes du village sont responsable de trouver un grand pin et de le couper. On garde les quelques branches du sommet et on enlève ensuite le reste, incluant l'écorce. Puis on le plante quelque part dans le village.

D'arbre en arbre, je me retrouve bientôt à la frontière croate. C'est déjà la fin de mon aventure slovène, malheureusement trop courte. J'espère avoir la chance d'y retourner un jour. Thank you for having me!