YellowGrass.com

Ou le site qui a changé de nom à la dernière minute.

Je suis un ambitieux. Ou je pense trop, ça dépend de comment on le voit.

J'ai donc un titre pour mon site, l'Herbe jaune. Reste donc à être conséquent et à vérifier si l'adresse est disponible au grand répertoire des internets.

Elle l'est.

Je n'ai ainsi pas posté une photo, pas écrit une seule ligne, que je commence déjà à avoir des rêves de grandeur. « Pourquoi ne pas réserver le nom anglophone en même temps? », me dis-je, confiant que mon blogue sera bientôt international et que le public déchirera sa chemise pour me lire dans toutes les langues. Ou encore que j'aurai une armée des blogueurs polyglottes sous mon égide.

Malheureusement, je constate que le roulant en bouche YellowGrass.com est déjà pris. Il n'y a cependant pas de vrai site à l'adresse, seulement une offre de vente. Quelqu'un a en effet acheté le nom de domaine pour tenter de le revendre. Motivé, j'écris au contact pour tâter le terrain. Comme je dois inscrire mon offre, et que je me sens généreux, je lui propose un faste 25$. Je reçois cette réponse :

Hi Jonathan. My name is Chris, and I am your broker for the yellowgrass.com domain.

Ah bon, voici un métier rarement présenté par les orienteurs au secondaire, courtier en noms de domaine internet! Ledit courtier poursuit :

The seller has politely declined your initial proposal. Please let me know whether you would like to tender a higher dollar offer. Best regards.

Évidemment, comme ceci bloque la première marche de mon empire, je lui demande le prix qu'il avait en tête. Ça ne doit pas être beaucoup plus haut puisqu'il ne mentionne pas de prix encore.

Hi Jonathan.
The seller is looking for an offer in the $26,000 range USD.

Ok ok! Je ne pense pas qu'on va trouver un terrain d'entente ici! VINGT-SIX-MILLE-PIASTRES-US pour un nom de domaine qui parle d'herbe jaune!!

J'ai aussi constaté que parfois dans la vie, si l'on attend d'avoir tout exactement parfait et aligné pour tout ce qui pourrait arriver, et bien rien n'arrive car on ne commence jamais. Je vous prierai donc de ne pas déchirer vos chemises immédiatement puisque ma section anglophone devra patienter, faute d'avoir obtenu le nom de baptême que je voulais pour elle.

Et pourtant... je suis un ambitieux, ou je pense trop, ça dépend de comment on le voit... « Jonathan B. Roy », ça peut aussi sonner international, non?

 

Jonathan B. Roy