Un mois déjà

Difficile à croire tellement ça a passé vite. Demain, ça fera déjà un mois que je suis sur la route. Quelques jours avant, c'était ma dernière journée au travail et des longs au revoir à mon père et à mon frère pour débuter cette aventure à travers le bon monde.

Avec près de 1 500 km derrière les cuissards, et plus d'une vingtaine de nuits en camping sauvage, je commence à quitter peu à peu la vie des chemises propres. Lors de cette dernière journée au travail, j'avais apporté mon vélo et mon équipement au bureau afin que mes collègues puissent voir ce que j'avais choisi d'apporter dans mon presque tour du monde. Tout était si neuf !

Au moment d'écrire ceci, déjà une de mes sacoches a brisé et j’ai dû la patenter avec des élastiques en attendant d’une meilleure réparation. J’ai aussi déjà plus que rentabilisé mon achat de tenacious tape en réparant plusieurs de mes sacs et quelques vêtements. Et hier, horreur, j'ai échappé ma caméra, brisant l'écran de l’œil, et mon cœur en même temps.

À ma dernière journée au bureau, ma collègue Nancy m'avait préparé un gâteau de circonstance et j'ai reçu en cadeau mon désormais célèbre chandail gris à manches longues que j'ai porté à tous les jours depuis un mois! (avec 2 ou 3 lavages, ne vous inquiétez pas).

Avant mon départ, je n'ai pratiquement pas eu le temps de penser à ce que je vivrais sur la route. Avec le travail jusqu'à la dernière minute, mon déménagement et mon lancement d'album, je me suis retrouvé à l'aéroport sur le pilote automatique.

Et étrangement, j’ai moins de temps libre depuis que je suis parti que ce que j’avais à la maison. Je suis de plus en plus habitué à mon horaire quotidien, mais entre les rares fois où j’ai accès à de l’internet, je n’arrête pas! Évidemment, je dois pédaler plusieurs heures par jour, mais j’arrête aussi très souvent pour prendre des photos. Ce que vous voyez sur ce site ou sur mon Facebook n’en étant qu’une partie.

Je rencontre beaucoup de gens, ai souvent de courtes ou longues conversations avec eux. Je fais mon épicerie environ aux deux jours. Quand on transporte tout avec soi tout le temps, on est plus sélectif dans ce qu’on achète! Et évidemment, la majorité des jours, je dois trouver un endroit où poser ma tente et installer mon campement. Des fois je suis chanceux et c’est rapide, mais ça peut me parfois me prendre jusqu’à quatre ou cinq essais pour trouver un endroit relativement sec, plat, à l’écart de la route mais pas trop loin de mon parcours. Et ceci pas trop tôt, mais avant que le soleil ne soit trop bas.

Bref, ma vie a beaucoup changé dans ce dernier mois. Malgré les difficultés - météorologiques, d’équipement, physiques et (légèrement) mentales - je suis conscient que je suis encore dans la partie facile de mon voyage. Ceci se compliquera certainement lorsque je ne comprendrai plus les langues ni les alphabets. Ou lorsque la météo deviendra encore plus intéressante. Mais je serai alors prêt à affronter ces nouvelles aventures. En bonne partie grâce à votre appui constant via vos encouragements, courriels et autres messages. Merci de faire partie du bon monde.

Je suis heureux de ce mois. Et heureux qu'il en reste encore onze!

Jonathan B. Roy