Du caoutchouc aux balles au Myanmar

Cela fait déjà 6 semaines que l'armée birmane a repris le contrôle du pays lors d'un énième coup d'état de leur histoire. Des centaines de milliers de résistants manifestent depuis dans les rues contre cette prise de pouvoir et l'emprisonnement de leur présidente de facto.

Un grand nombre de fonctionnaires, d'enseignants, de chauffeurs d'autobus et d'employés de banque boycottent aussi leur travail pour mettre de la pression. Malheureusement, sous les ordres des généraux, les balles de caoutchouc viennent de se transformer en véritables projectiles, faisant au moins 60 morts dans les dernières quelques journées.

Un tiers de ceux-ci sont des adolescents. L'une d'entre elle, âgée de 19 ans, avait posté sur Facebook son groupe sanguin avant de se rendre à une manifestation à Mandalay, une jolie ville du nord du pays que j'ai eu la chance de visiter à l'automne 2016. Malgré son chandail indiquant que « ça va bien aller », un tireur d'élite l'a atteinte à la tête, la tuant d'un coup.

Dans la dernière décennie, le pays avait enfin commencé à s'ouvrir au reste du monde grâce à un gouvernement plus démocratique. C'est dans cette courte période de grâce que j'ai eu la grande chance de m'y promener librement à vélo et de faire la rencontre avec un peuple qui m'a charmé par son accueil et sa gentillesse. Une générosité encore plus incroyable considérant que le Myanmar (ou Birmanie) n'a en réalité pas connu une seule année de paix depuis que les Japonais ont largué des bombes sur la capitale en 1941. Ont ensuite suivi une guerre d'indépendance, un soulèvement communiste, la plus longue guerre civile au monde, et des conflits ethniques forçant le déplacement de millions de Rohingyas dans le nord.

Pendant ce temps-là, simplement parce que j'ai eu la chance de naître ici, je m'amuse en fatbike et en ski…