Loose Cycles ou l'aventure à vélo

« Nous nous spécialisons en vélos de gravelle, en bikepacking et dans le sur-mesure », me dit le copropriétaire. Il n’en fallait pas plus pour que je passe plus de deux heures dans cette petite boutique de Ljubljana, la capitale slovène.

Cet article a d’abord paru dans l’excellent magazine Vélo Mag, édition mai 2022.


Non loin du centre-ville de Ljubljana, on trouve la boutique Loose Cycles. Sur leur compte instagram, chacun des vélos fait saliver tout cycliste à l’esprit aventurier. « Nous ne sommes pas en concurrence avec les grandes chaînes », m’avoue d’entrée de jeu le copropriétaire Marko Šajn (prononcé Shawn). « Nous nous spécialisons en vélos de gravelle, en bikepacking et dans le sur-mesure. » Alors que j’étais entré en magasin pour me rincer l’œil, je passerai finalement près de deux heures avec le sympathique propriétaire.

Avant l’ouverture de la boutique, en septembre 2020, le Slovène, diplômé de l’Académie des beaux-arts et du design de l’université de Ljubljana, a passé cinq ans chez le manufacturier cycliste allemand Bombtrack. C’est lui qui a signé le graphisme de toute la gamme de 2019 à 2021.

Marko Šajn et le mécanicien Miha Fištravec.

Son souci du détail donne le ton à sa boutique. On m’y offre un excellent café, et je prends le temps d’admirer les produits qui y sont présentés. En hauteur, sur les murs, sont mis en évidence de précieuses reliques témoignant de l’histoire cycliste. Un Peugeot Crazy Horse 1983 attire particulièrement le regard. « La première production de ce vélo de montagne en France », me signale Marko Šajn. Aussi, plutôt que de jeter aux ordures de vétustes composants de vélos, ceux-ci ont été disposés dans un comptoir vitré, devenu un joli musée miniature.

« Le Brexit a beaucoup affecté les commerces de vélos », m’apprend mon interlocuteur. Le petit marché slovène d’à peine deux millions d’habitants s’approvisionnait parmi les nombreuses marques britanniques avant l’augmentation des frais douaniers. Les boutiques ont notamment dû compenser le manque en se tournant vers des marques américaines. Mais comme les frais de douanes sont presque dix fois plus élevés pour un vélo complet que pour ses composants, une bonne partie des montures vendues ici sont donc assemblées sur place, et sur mesure.

« Le plus proche magasin qui nous ressemble est à Munich, deux pays plus au nord et à plus de 400 km », dit le copropriétaire. Selon lui, il pourrait y en avoir plus, puisque la Slovénie est un véritable paradis de montagnes, de collines et de forêts à découvrir sur deux roues. Heureusement, le marché local se développe chaque année davantage. Après avoir tracé ses créations sur les cadres de nombreux vélos, Marko Šajn donne maintenant sa couleur à tout le cyclisme d’aventure dans les Balkans.

Ljubljana, avec sa fierté locale, ses ambitions vertes et plusieurs projets innovateurs dans ses cartons, est certainement sur la bonne voie.

Les photos des vélos font saliver sur le compte instagram de Loose Cycles.

Gravelle ou montagne, le cycliste peut se rincer l’œil même de loin !