Les 7 lacs chiliens

Après la longue Carretera austral, la belle région touristique des 7 lacs se déroule un peu trop rapidement !

Nicolas, au marché de fruits et légumes.

Nicolas, au marché de fruits et légumes.

La petite ville touristique de Puerto Varas, au Chili, a été fondée comme colonie allemande au milieu du 19e siècle. L’architecture le laisse plus que deviner encore aujourd’hui. On trouve des édifices et des maisons aux allures européennes un peu partout près du grand lac Llanquihue, le 2e plus grand du Chili, sur lequel la ville s’assoie.

L’endroit est si beau que je décide d’y passer quelques jours. Nicolas, le gérant de l’auberge derrière laquelle je pose ma tente, profite de mon amour de la musique et des différentes cultures pour m’offrir une leçon de 2 heures sur la musique sud-américaine. C’est fascinant !

Comme beaucoup de Chiliens, Nicolas est issu d’un mélange de cultures. Grand-père juif et un autre espagnol. Une grand-mère néerlandaise. Il a aussi travaillé plusieurs années en Équateur avant de voyager et de revenir au Chili. Avec ce passionné, j’apprends ainsi notamment que la scène rock n’ roll argentine s’est beaucoup développée après la Guerre des Malouines. Au début des années 1980, le pays a voulu s’éloigner le plus possible des influences britanniques et ils ont commencé à faire leur propre rock. Ces artistes et ce mouvement ont pris de l’expansion jusqu’à avoir des influences dans tous les pays sud-américains.

Superbe route forestière allant d’un lac à l’autre.

Superbe route forestière allant d’un lac à l’autre.

Les 7 lacs

Après Puerto Varas débute la belle région des 7 lacs. Les distances ne sont pas très grandes d’un lac à l’autre et la vue pointe toujours sur l’un des nombreux volcans de la région. On retrouve même quelquefois des pistes cyclables le long du chemin.

Le volcan Osorno sur les bords du lac Llanquihue.

Le volcan Osorno sur les bords du lac Llanquihue.

Theresa et Luisa derrière le comptoir d’un casse-croûte perdu. Leurs empanadas au fromage étaient divines !

Theresa et Luisa derrière le comptoir d’un casse-croûte perdu. Leurs empanadas au fromage étaient divines !

Nous rencontrons quelques Français sur la route, dont un couple de Bretons en vélo couché. Je me fais un plaisir d’en essayer un !

Nous rencontrons quelques Français sur la route, dont un couple de Bretons en vélo couché. Je me fais un plaisir d’en essayer un !

La région est aussi très agricole. On croise des vaches, des chevaux, des moutons. Les paysages verts aux nombreuses collines rappellent parfois l’Europe – la France ou la Belgique par exemple. Mais aussi l’Estrie ou les Basses Laurentides. On trouve encore beaucoup de clôtures de barbelés mais aussi d’autres en bois ou en pierre, moins agressives. Les champs sont surtout des pâturages d'herbe pour les animaux. Un jaune du blé vient aussi parfois égayer la vue. Tout comme les potagers et les fleurs à l’extérieur de plusieurs maisons. Ces dernières en particulier démontre que la population locale ne fait pas ici simplement que survivre mais trouve aussi du temps pour des loisirs et les plaisirs de la vie.

En alternant l’asphalte et la gravelle d’un lac à l’autre, on saute en même temps d’une poche touristique à la suivante. Certains lacs nous sont inaccessibles, entourés des immenses terrains et maisons de campagne des plus fortunés. On peut même y apercevoir des bateaux à moteur à l’ancre. Clair signe de développement et d’opulence. D’autres plages cependant sont davantage occupées par la population locale ou les touristes de passage… et sont souvent aussi aussi malheureusement jonchées de déchets.

19-01-30---Trois-vaches-(Chili).jpg
19-02-02---Oiseau-(Villarrica,-Chili).jpg

Se laisser pousser

Une rare photo d’une de mes techniques préférées : m’accrocher aux camions pour monter les côtes !

Une rare photo d’une de mes techniques préférées : m’accrocher aux camions pour monter les côtes !

Beaucoup de ces routes sont cependant assez occupées. Des touristes aux camions forestiers, les routes de campagnes ressemblent parfois à des autoroutes.

Je m’arrête dans un abri d’autobus vers la fin de la région des lacs. Le bruit des pneus rapides sur l'asphalte est ici épuisant. Chaque camion qui me dépasse de près sur ce petit accotement émet un vrombissement grave qui me secoue, me laissant pour quelques secondes un sentiment de stress et d’inconfort.

Je me concentre plutôt sur autre chose.

Le vent est fort aujourd’hui et me pousse assez bien dans le dos. Devant moi, de l’autre côté du chemin se trouvent de très grands arbres feuillus qui s’élancent vers le ciel céruléen. Ils se laissent bercer comme des roseaux. Je les regarde et écoute l’énorme bruissement de leurs feuilles.

Le vent qui passe à travers cette forêt émet de basses fréquences qui varient selon la force du souffle. Je ferme les yeux. Puis je distingue comme un léger instrument au-dessus de cet orchestre d’arbres. Les petits oiseaux sont nombreux et chantent comme autant de petites flûtes.

Circulation ou pas, c’est pour ces moments de découvertes et de paix intérieure que le voyage à vélo est si agréable.

Le Volcan Puntiagudo sur les bords du lac Rupanco.

Le Volcan Puntiagudo sur les bords du lac Rupanco.