Qu'est-ce qui se passe avec mon tome 2 ?

Depuis un an que je reçois des questions sur la date de sortie en écrit de mes prochaines aventures. Voici ce qui se trame !

D’abord un petit résumé. J’ai pédalé de l’Angleterre à la Malaisie de mars 2016 à mai 2017 (27 pays et 18 000 km). Je me suis arrêté un an à travailler comme avocat à Kuala Lumpur pour une compagnie de France. J’ai en même temps mis sur papier ces 14 mois « d’Histoires à dormir dehors », qui ont été publiées au printemps 2018.

En juillet 2018, j’ai repris la route en Asie au même endroit où j’avais arrêté. De Kuala Lumpur, j’ai atteint Singapour, puis de l’autre côté d’une balade en cargo, je suis passé de Taïwan au Japon, en passant par la Chine et la Corée du Sud. Vinrent ensuite deux ans de pérégrinations en Amérique du Sud, de la Terre de feu jusqu’au Pérou.

Mi-mars, comme presque tous les voyageurs du monde, je suis revenu au pays. Je n’avais alors pas vraiment de plan de carrière et le retour s’était fait trop en catastrophe que pour que j’aie le temps d’y réfléchir.

Une photo que je verrais bien comme couverture du tome 2.

Une photo que je verrais bien comme couverture du tome 2.

La bonne chose est que j’avais accumulé pas moins de 20 000 km et un paquet de nouvelles aventures depuis mon premier tome. Je me suis immédiatement mis à l’écriture mais je pense que je n’avais pas encore assez de recul. Mes écrits étaient trop longs, trop lourds et trop détaillés.

Puis les contrats se mirent à arriver. J’ai écrit pour d’autres. J’ai notamment collaboré à pas moins de cinq guides Ulysse (voir lesquels ici). J’ai pris de l’avance en écrivant tous mes articles de l’année pour les différentes éditions du Vélo Mag.

J’ai fait de la narration, quelques sites web, des conférences virtuelles.

Et surtout de la vidéo. Les gens de Vélo Québec m’ont demandé d’aller rencontre le bon monde du Québec en parcourant quelques kilomètres des 5 300 qui composent la belle Route verte. Vous trouverez déjà réunis ici les quatre premiers épisodes de cette websérie. L’hiver dernier, j’ai aussi filmé et monté une vidéo de fatbike, et cet été je continue mes aventures aux quatre coins du Québec pour poursuivre la websérie.

Enfin, je tourne régulièrement des vidéos corporatives qui sans nécessairement être liées au plein air me font toujours apprendre sur de nouveaux sujets.

« Viens-en au point ! »

Bref, pour moi cette pandémie a été un temps plus occupé que jamais. J’avais toujours 3, 4 ou 8 projets qui m’empêchaient de faire avance mes propres chapitres. Surtout, écrire le premier tome de mon périple a été la réalisation la plus complexe et difficile de ma vie. Écrire un tel livre, c’est se poser à chaque phrase une panoplie de questions :

  • Qu’est-ce qui dépasse le simple souvenir agréable pour moi et devient intéressant pour le lecteur ?

  • Comment rassembler en un chapitre cohérent (intro, développement, fin punchée) toutes les mini anecdotes d’une durée de temps ? Certaines histoires traitent de quelques heures (un passage aux douanes par exemple), d’autres peuvent s’étendre sur deux ou trois semaines (comme la traversée d’un désert).

  • Est-ce que ce qu’on m’a raconté sur l’histoire d’une région se tient ? Je lis énormément sur chaque affirmation afin de ne pas écrire de faussetés.

  • Est-ce que mon chapitre est trop long ? Réponse : oui. La 4e ou 5e version deviendra lisible.

  • Est-ce que ma phrase transcrit de façon adéquate les couleurs ou les odeurs des paysages, et ce que je ressentais à ce moment ?

Je ne parle même pas de choisir LA bonne photo pour accompagner un chapitre.

J’ai aussi besoin d’une bonne heure de réflexion avant même de commencer à écrire. Et une fois concentré, un premier jet d’un chapitre me prend au moins trois à quatre heures. Avec tous mes autres projets, je trouve difficile de concentrer toute mon attention sur mon écriture pour plusieurs heures consécutives.

Donc, qu’est-ce qui passe ?

Tout cela pour dire que j’en suis environ à un peu moins du tiers. Écrivant de façon chronologique, j’arrive bientôt en Amérique du Sud. J’espère que contrairement à mes coups de pédales là-bas, j’aurai un vent de dos pour l’écriture !

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