4 ans déjà

Il y a 4 ans jour pour jour aujourd'hui je m'élançais de l'Angleterre vers l'inconnu. Tellement d'aventures improbables se sont passées depuis que je peine encore parfois à y croire. Au moment d'écrire un second tome à ces aventures, je me remémore aussi combien j'ai changé en ce qui est somme toute assez peu de temps. 

J'ai eu de nombreux moments de doute, mais jamais je n'ai regretté d'avoir pris la décision de suivre mon instinct et ce projet fou. Je voulais aussi vous remercier de continuer à me lire, à regarder mes vidéos et à commenter mes péripéties ou mes rencontres. Vous êtes une motivation supplémentaire d'aller au devant de ce bon monde.

Cette journée-là donc, avec mon estomac serré, mon visage imberbe et mon vélo neuf, un groupe de cyclistes locaux de Bristol m'ont suivi pour m'accompagner quelques heures dans ce périple. Près d'un an et demi plus tard, j'ai pris le temps de poser leur générosité dans les pages d'un premier livre...

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Mes nouveaux amis du troisième âge souhaitent à en connaître plus sur mon voyage – itinéraire, motivation, équipement – et à m’en raconter autant sur leurs propres aventures et expériences cyclistes. Tout l’avant-midi, je roule en alternance avec l’un d’eux à mes côtés sur la piste cyclable. La même question revient sans cesse, suivie de la même réponse.

«Combien pèse ton vélo avec l’équipement?
– Environ 50 kilos.
– Ah, d’accord. Parce que tu roules vraiment lentement... »

Faut le faire, quand même, ralentir un groupe de septuagénaires !

À la mi-journée, nous prenons une pause de la bruine dans un vieux train à vapeur converti en café. C’est ici que nos chemins doivent se séparer. Tour à tour, chacun d’eux vient m’étreindre joyeusement, me souhaite bonne chance, have fun, be careful. Nick s’approche le dernier. Il me serre plus fort encore et... ne dit rien. Cela ne serait pas britannique de montrer ses émotions. Mais il n’a pas besoin. Sa caresse et son regard suffisent.

Voilà, je suis maintenant seul. C’est vrai ! Un coup de pédale à la fois, tout mon corps veut s’adapter à mon lourd chargement et à ma nouvelle vie. Je me dirige vers l’est.