Arkel Orca vs Orlieb Back Roller : Choisir ses sacoches

Ou pourquoi j’ai changé mes sacoches Ortlieb vieilles de 40 000 km par des Arkel.

40 000 km avec les Ortlieb Back Roller Plus.

40 000 km avec les Ortlieb Back Roller Plus.

Pendant 4 ans j’ai fait le tour du monde avec les Ortlieb Back et Front Roller Plus. Comme moi, presque tous les voyageurs que je croisais sur les routes avaient un modèle ou l’autre de Ortlieb. Mais en cyclotourisme, il y a souvent un effet de mode. Tout le monde a une pièce d’équipement en particulier, pas nécessairement parce que c’est la meilleure mais par effet d’entraînement.

Depuis la dernière année, Arkel m’a envoyé quelques sacoches que j’utilise au Québec, dont le modèle Orca 35. Ils ne m’ont pas demandé de compte-rendu, mais je voulais vous partager pourquoi je recommande maintenant ce modèle plutôt que l’omniprésent Ortlieb. Vous trouverez ici la vidéo, ou le texte et photos plus bas. 

Si vous êtes intéressés à vous procurer des Arkel, j’ai quelques liens affiliés pour des Orca 25, Orca 35 et Orca 45.

 Ressemblances 

D’abord les ressemblances. L’une et l’autre est une paire de sacoches qui s’accroche sur un support à bagages de chaque côté de la roue arrière. Ce sont des modèles typiquement cyclotourisme, que l’ont peut utiliser autant pour aller à l’épicerie, en camping d’une journée ou pour faire le tour du monde.

Les prix et les grosseurs sont assez semblables. Arkel a des modèles Orca 25, 35 et 45. Les 35 L sont 235$, les 45 L sont 260$. Chez Ortlieb, c’est 40 litres en arrière et 25 en avant. Le 40 L se détaille 270$.

Parmi les autres points presque identiques, on trouve :

  • Des réflecteurs sur les deux côtés de chaque sacoche.

  • Le fait qu’il n’y a ait aucune couture.

  • Un tissu complètement imperméable. On n’a donc jamais besoin de les recouvrir d’une couche protectrice, et c’est possible de les laver au boyau ou même dans la douche.

Des trous peuvent se créer si ce que contient la pochette intérieure est trop lourd, comme un ordinateur.

Des trous peuvent se créer si ce que contient la pochette intérieure est trop lourd, comme un ordinateur.

Un autre point commun est les pochettes à l’intérieur, assez grande pour transporter des papiers, une tablette, un ordinateur ou des objets de cuisine qui se compressent.

Les deux semblent avoir le même problème d’une vis qui frotte sur la pochette à l’intérieur. Sur mes Ortlieb, ma sacoche où je mettais mon ordinateur s’est déchirée à la longue, tandis que l’autre où je mettais ma casserole est restée beaucoup plus intacte. Pour un long voyage, je couvrirais les vis à l’intérieur d’un ruban épais pour éviter l’abrasion.

 

Les deux compagnies

Orlieb est une compagnie allemande et leur usine se trouve aussi là-bas.

Arkel est une compagnie de Sherbrooke au Québec, et où les sacs sont designés et assemblés. Plus spécifiquement, leur système d’attache CAM-LOCK est assemblé à l’atelier d’Arkel par le groupe du CRDITED Estrie, (le Centre de Réadaptation en Déficience Intellectuelle et en Troubles Envahissants du Développement).

Système d’attache

Chez Ortlieb, le système s’appelle QL 2.1. Il vient avec trois espaceurs de 8, 10 et 12 mm pour l’adapter aux différents supports. En exemple, un support de bonne qualité comme le tubus logo Evo est 10 mm de diamètre. Le système de montage cam-lock dont je parlais s’adapte automatiquement à des tubes de 8 à 15 mm. Un autre ensemble de crochets peut être acheté pour des tubes de 15 à 21 mm. 

Deux espaceurs de 10 mm.

Deux espaceurs de 10 mm.

Le plastique retenant les espaceurs finit par s’agrandir avec le temps.

Le plastique retenant les espaceurs finit par s’agrandir avec le temps.

À première vue, le système d’Ortieb a l’air plus stable et à mieux s’adapter. MAIS ! Et c’est là où mon expérience de 40 000 km avec ces sacoches-là devient importante ! Le problème de ces espaceurs est qu’après un bout ils tombent assez facilement.

À force d’être sur le support avec du poids, le plastique qui les tient serré finit par s’agrandir et les espaceurs glissent. Même en faisant excessivement attention de toujours vérifier à ce qu’ils restent en place, on finit par en perdre, surtout quand quelqu’un veut nous aider et le prend par la poignée.

Même chose pour prendre l’autobus ou l’avion avec les sacoches. Il faut les retirer avant pour ne pas se retrouver avec moins de morceaux de l’autre côté. Il n’y a pas tant de solutions à ce problème. J’avais pensé rouler du ruban électrique pour les tenir en place mais ça bloque le système d’ancrage. Je traînais donc des morceaux de rechange pour le changer quand j’en perdais. J’ai vu plusieurs personnes qui avaient le même problème et qui ont mis quelques dizaines d’épaisseurs de ruban électrique pour grossir le diamètre du tube assez pour ne pas que la sacoche ballotte.

Le système d’attache Cam-Lock d’Arkel, avec ses crochets en métal.

Le système d’attache Cam-Lock d’Arkel, avec ses crochets en métal.

Je suis resté vraiment surpris par le système universel d’Arkel. Je m’attendais à que les gros trous les fassent bouger plus. Mais la présence des petits caoutchoucs sur le crochet et la partie amovible le tiennent solidement en place. Aussi à noter que les crochets sont en métal plutôt qu’en plastique.

Enfin, dans les deux cas, on peut ajuster la position des crochets en fonction de son support à bagages. Personnellement j’essaie de les mettre plutôt vers l’arrière du vélo pour dégager l’arrière du pied.

 

Système empêche-vol plané

Il y a les crochets sur lesquels repose la sacoche, mais aussi différents systèmes de crochets qui la maintiennent collée au support à bagages. Ça ne parait pas tant sur l’asphalte mais dès que la route devient un peu plus cahoteuse, c’est très important pour ne pas que la sacoche parte à voler comme ça m’est arrivé à quelques reprises.

Le morceau est en plastique chez Ortlieb et il plie un peu. Même en essayant différentes combinaisons, ce n’est jamais vraiment assez serré pour le tenir en place. Ils ont récemment le Gravel Pack, un plus petit modèle de 25 litres dans leur collection bikepacking. Celui-ci a deux crochets au lieu d’un, ce qui devrait aider à le tenir en place. Peut-être que ça aide aussi à enlever de la pression sur les vis du milieu, qu’il faut souvent resserrer. J’en ai perdu quelques-unes sur la route et ai dû les remplacer avec celles du milieu au bas, qui est moins nécessaire. Pour éviter d’en perdre, c’est possible de remplacer le système de rondelle de plastique et de vis à l’extérieur par une vis à l’intérieur et un boulon à l’extérieur. Ceci nuit cependant un peu à l’étanchéité et je suggère de mettre une grosse rondelle ou morceau de caoutchouc ou autre chose qui écrase à l’intérieur.

Le système d’Arkel à première vue a l’air lui moins élaboré, mais il tient mieux. Le crochet se place au bas du support et on peut refaire un nœud dans l’élastique en haut pour le rendre plus serré. Il y a trois positions possibles où mettre le crochet de métal du bas, afin de l’adapter aux différents supports à bagages.

Il est possible de resserrer l’élastique de la Arkel en faisant de nouveaux noeuds.

Il est possible de resserrer l’élastique de la Arkel en faisant de nouveaux noeuds.

Trois positions pour les crochets au bas de la Arkel.

Trois positions pour les crochets au bas de la Arkel.

J’ai écrit à Arkel pour savoir s’ils avaient déjà eu des réclamations pour des détachements de cette bande de tissu. Ils m’ont répondu « non ».

J’ai aussi demandé si on doit comme pour Ortlieb resserer souvent les vis au dos de la sacoche. On m’a répondu :

« Jamais ou très rarement, les écrous à l’intérieur sont moulés à même une rondelle de caoutchouc qui scelle complètement le sac et empêche le boulon de se dévisser. »

Poids

Structure interne se plaçant au fond de la Arkel.

Structure interne se plaçant au fond de la Arkel.

Au niveau du poids, la Back Roller Plus d’Orlieb est un peu plus légère que la Arkel. On parle de 1,68 kg la paire, ou 3,7 livres, pour le 40 litres. La Arkel est un peu moins d’une livre de plus. Ce poids comprend par contre une petite structure interne en plastique, qui peut s’enlever, et faire descendre la différence à moins de la moitié d’une livre.

La structure interne est une option intéressante. Elle fait mieux tenir la sacoche et peut peut-être empêcher des objets pointus de faire des trous dans le fond du sac. Est-ce que c’est nécessaire ? Pas tant. Mais avec les sacoches remplies, on ne remarque pas vraiment la petite différence de poids.

 

Tissu

Le poids un peu plus élevé de la Orca peut être expliqué par son tissu plus épais et rigide au toucher. Comme de fait, le modèle classique de Ortlieb en PVC se rapproche plus du poids de la Orca. 

De nombreuses réparations au tissu de la Ortlieb.

De nombreuses réparations au tissu de la Ortlieb.

La différence de poids est peut-être une bonne chose ici car j’ai eu des problèmes d’abrasion avec ma Orlieb. Dès le début de mon tour du monde, je me suis frotté contre un mur de ciment sur un pont ce qui a causé un trou sur le côté. Avec le temps, d’autres trous se sont formés aux jointures : à la base, et sur le dessus où je tournais le plus souvent le tissu. Aussi sur les côtés aux endroits où la sacoche touchait le sol après avoir volé dans les airs. J’ai réparé mes trous avec du Tenacious Tape à l’intérieur et à l’extérieur.

Pour le modèle classique de la Orlieb, j’ai vu plusieurs personnes avec de grandes déchirures réparées au Duct Tape, plutôt que des petits trous. J’ai l’impression que les trous se font plus difficilement mais qu’une fois que ça ouvre, ça ouvre sur plus long.  

 

Fermeture de la sacoche

Plier la sacoche pour la fermer est un peu plus difficile sur la Orca que sur la Ortlieb. Notamment à cause de la rigidité du tissu, mais surtout à cause d’une double bande de plastique plus épaisse. J’aime moins ça, mais en même temps ça donne une poignée pour soulever la sacoche quand elle est ouverte.

Fermée, la sacoche doit être soulevée par une des courroies de côté, ou par la poignée du système d’attache. 

Ortlieb conseille de ne pas soulever la sacoche par sa poignée, mais plutôt d’utiliser la courroie du dessus. Cette courroie fonctionne extrêmement bien jusqu’à ce que les attaches en plastiques brisent avec une longue utilisation. Avant ça cependant, je m’en servais non seulement pour fermer la sacoche à différents niveaux de remplissage, mais aussi pour transporter des vêtements mouillés ou pour garder un manteau à porter de main. C’est aussi pratique pour y attacher des sandales pour les arrêts, et je trouve que ça manque un peu chez la Arkel.

Double bande de plastique épais au haut de la Arkel.

Double bande de plastique épais au haut de la Arkel.

Attache brisée sur le dessus de la Ortlieb.

Attache brisée sur le dessus de la Ortlieb.

Bandoulière 

En fermant la Ortlieb par la courroie du dessus, ça laisse libres les deux attaches de côtés. Celles-ci peuvent être attachées sur le dessus, ou après une bandoulière qui est assez pratique dans les hôtels ou à l’aéroport. La bandoulière peut être attachée au bas quand on roule.

La Arkel ne vient pas avec une bandoulière mais elle a des anneaux en D qui permettent d’en ajouter une vendue séparément. Arkel écrit sur son site qu’une seule courroie permet de transporter deux sacoches ensemble. En roulant, il n’y a cependant pas d’endroit où l’attacher pour ne pas qu’elle pende. J’ai l’impression que c’est un accessoire utile à l’aéroport et qu’on peut ensuite enlever.

Autres accessoires

Si la Arkel n’a pas de bandoulière, elle a par contre plusieurs autres accessoires intéressants. 

  • Une petite bande où tu peux attacher une lumière.

  • Des matériaux réfléchissant sur le côté de la sacoche mais également en avant. Donc sur le côté du vélo.

  • Une petite poche à l’extérieur avec des trous pour évacuer l’eau. À choisir la pochette, j’aurais probablement cependant préféré un petit filet pour faire sécher une serviette ou un costume de bain.

Garantie

On parle de 5 ans chez Ortlieb, et à vie chez Arkel. 

Conclusion et souhaits 

Les deux produits sont de qualité et il y a des choses que j’aime chez l’une et chez l’autre des sacoches. Mais comme je mentionnais en introduction, mon choix préféré pour un tour du monde ou pour un voyage d’une fin de semaine va pour la Orca.

La Ortlieb permet d’attacher des vêtements avec sa courroie sur le dessus, et elle se transporte mieux rendu au point d’arrivée. Mais en même temps j’ai perdu plusieurs espaceurs malgré tous mes efforts à les garder en place. La Ortlieb se roule aussi un peu mieux mais peut-être au prix de la durabilité du tissu.

Ma raison principale pour choisir la Arkel est la stabilité. La sacoche est collée sur le support, en haut et sur le côté et il a moins de risque qu’elle s’envole après un dos d’âne pris trop rapidement.

La Ortlieb se décline en plusieurs couleurs différentes. Bleu, vert, rouge et gris. La Arkel juste en gris et rouge. En même temps, j’ai pris deux fois le modèle gris alors ce n’est pas un gros avantage en ce qui me concerne.

J’aurais aimé sur la Arkel que le logo soit inversé sur les deux sacoches. Pour les différencier facilement gauche et droite, et pour la symétrie sur les photos.

Au niveau de la taille : pour un long voyage, je choisirais personnellement la 45 litres à l’arrière et la 25 litres à l’avant, mais le modèle 35 litres peut aussi se transporter en avant. Pour une durée plus courte où moins de nourriture ou de vêtements chauds sont nécessaires, juste la 35 litres est parfaite à l’arrière.


Si vous êtes intéressés à vous procurer des Arkel, j’ai quelques liens affiliés pour des Orca 25, Orca 35 et Orca 45.

N’hésitez pas à m’écrire si vous avez des produits dont vous aimeriez que je parle !