Veloci : la beauté des cadres d’acier au cœur de Taïwan

Le Taïwanais Jerry Chiu avait en tête une liste bien précise pour sa monture de rêve. Il a fondé une compagnie de vélo pour répondre à son souhait.

Jerry Chiu, dirigeant et fondateur de Veloci

Depuis 40 ans, le père de Jerry Chiu fabrique des composants de vélo pour d’autres compagnies. Encore aujourd’hui, le duo père-fils est fabricant d’équipement d’origine (OEM).

Fort de ses contacts dans l’industrie, et des parts auprès d’usines et de lignes de montage, Jerry était bien placé pour donner vie à son vélo de rêve. « Il y a 7 ou 8 ans, j’ai décidé de dessiner un cadre et d’en faire fabriquer une seule copie », me raconte-t-il dans le bureau de Veloci à Taipei, la capitale de Taïwan.

Ce premier modèle, inspiré du Cross Check de Surly (un modèle maintenant retiré du catalogue de la marque américaine) fait tourner les têtes des amis et clients de Jerry, qui en demandent une version pour eux-mêmes.

Au fil des années suivantes, de nouvelles itérations et de nouveaux modèles ont vu le jour. Le Disko est arrivé pour répondre aux demandes des freins à disque. « Deux ou trois ans plus tard, j’ai sorti le Jimmy pour intégrer les freins à disque flat mount », poursuit Jerry.

Le derrière de la dernière mouture du Disko’80s inclut aussi des flat mounts (velocicycle.com).

Le Jimmy v2, un vélo de gravelle offert en 5 tailles (velocicycle.com).

En acier avec des détails

Presque une décennie après ses premiers modèles, Veloci a maintenant un réseau de distribution et un carnet de commandes dans plusieurs pays. « Japon, Allemagne, Indonésie, un peu aux États-Unis », me raconte Jerry. Il n’y a toujours pas de distributeur au Canada même s’il est possible de commander directement en ligne sur le site de la compagnie.

La dizaine de modèles du jeune quarantenaire vise les demandes de ces différentes régions. Les Philippins préfèrent les vélos de montagne tandis que les Japonais sont plus friands de route.

« L’acier a un look classique, simple et pas tape-à-l’œil. Il absorbe les vibrations et est parfait pour une pratique non-compétitive. »
- Jerry Chiu

L’acier représente aussi une façon plus facile d’intégrer le marché assez niché des vélos d’aventure. Les cadres sont fabriqués ici-même à Taïwan, dans la ville de Taichung où Veloci possède déjà un entrepôt et où l’expertise manufacturière dans ce domaine est inégalée dans le monde. « Le pays compte sept ou huit usines de fabrication de cadres, me partage Jerry. Celles-ci sont à peu près toutes excellentes, alors le travail du concepteur qui a le plus grand impact sur la qualité du vélo et de sa conduite. »

Jerry Chiu et son modèle Roadmance, à Taipei

Un logo qui rappelle les montagnes de Taïwan et la possibilité d’aventures.

Fièrement fabriqué à la main… comme tous les cadres en acier !

On peut personnaliser le passage des câbles sous le tube diagonal grâce à plusieurs oeillets.

L’utilisation de l’acier pour les cadres permet aussi de se démarquer par différents détails. De petits ailerons décoratifs au triangle arrière et la multiplication d’œillets d’ancrage en sont quelques exemples. Tout comme l’utilisation de vis de guidage des câbles sous le tube diagonal qui s’adaptent exactement à la transmission utilisée – avec ou sans dérailleur avant, mécanique ou différents types d’électronique.

Le hardtail Bongo Jungle, avec fourche rigide ou à suspension, accepte des pneus jusqu’à 29x2,4 (velocicycle.com).

Les « ailes d’acier » à l’arrière sont une jolie distinction présente sur plusieurs modèles (velocicycle.com).

Accessoires

Le support à bagages VLCmade Wednesday (veloci.com)

En plus de cadres de vélo Veloci, la compagnie produit une gamme de composants sous le nom de Rollcii – roues, pédaliers, jeux de direction – et d’accessoires sous le nom de VLCmade. Parmi ces derniers, comptons un intéressant support à bagages arrière en chromoly qui se plie complètement à plat.

« Un modèle pliable est utile pour le voyage ou pour les petits appartements asiatiques, quand on veut le retirer du vélo et le ranger », explique Jerry qui a conçu le support.

Quant à tester les différentes tailles de ses vélos, Jerry doit trouver des personnes plus grandes que lui.

C'est difficile. Beaucoup de gens savent rouler longtemps et vite, mais ne savent pas comment décrire les sensations qu'ils éprouvent sur un vélo.

Heureusement, certains de ses amis – ses premiers clients – seraient en mesure de prendre ce rôle, presque 10 ans après avoir jalousé les premières créations de Jerry. « Je suis chanceux de les avoir », résume-t-il. Ce sentiment est sans doute partagé par ceux qui profitent en échange des jolies montures.