Cyclotourisme en famille: Terra tributa

C’est une chose de partir à l’aventure seul ou en couple, c’en est une tout autre que de s’embarquer en cyclotourisme accompagné d’enfants. J’ai parlé à quatre familles qui démontrent pourtant qu’avec un peu de préparation et d’adaptation, le vélo demeure la plus belle des façons de voyager et de grandir.

Voici la quatrième et dernière belle histoire de la série.

Cet article a d’abord paru dans l’excellent magazine Vélo Mag, édition mai-juin 2021.


TERRA TRIBUTA

Le moment parfait

Que donne la rencontre d’un Français pédalant le Canada et d’une Québécoise revenant du même projet en Amérique du Sud ? Une douzaine d’années plus tard, une famille de quatre ayant roulé sa bosse à vélo un peu partout sur la planète.

C’est Bertrand Lemeunier, photographe, documentariste et auteur, qui narre leurs multiples péripéties. « Vanessa [Richard] est tombée enceinte durant notre voyage de 9000 km au Brésil en 2012-2013. Notre fils Léo a eu son baptême du cyclotourisme en Pologne avant même son premier anniversaire. Enceinte de nouveau, Vanessa a pédalé jusqu’à son septième mois de grossesse en Nouvelle-Zélande en 2016. Puis en 2018 et 2019, c’est à quatre que nous avons fait le tour de l’île de Taïwan et sommes retournés en Nouvelle-Zélande. »

Léo et Lucas ont à présent 7 et 4 ans. « En voyage ou non, il faut trouver chaque jour un équilibre entre travailler, explorer, avancer, rencontrer l’humain et se reposer, philosophe Bertrand. Sauf qu’avec un ou plusieurs enfants en bas âge, le plus important est d’écouter leurs rythmes. » C’est pourquoi les parents ont profité autant que possible des moments de sieste en remorque pour pédaler. Quitte à tracter les deux en même temps dans une seule remorque. Le père mentionne en souriant que le poids de son chargement est passé de 70 kg à 100 kg avec l’arrivée de son premier fils... et qu’au deuxième, il a préféré ne pas savoir combien il avait à traîner !

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« Nos montures sont de plus en plus pesantes, c’est vrai, concède-t-il, mais ce sont là des adaptations mineures afin de permettre à nos enfants de s’ouvrir au monde, de s’émerveiller des splendeurs de la nature et de la diversité culturelle de notre humanité. C’est l’école de la vie ! » Concernant la scolarisation de l’aîné, le couple applique également les recommandations de l’Association québécoise de l’éducation à domicile.

Terra Tributa est le nom des diverses créations de la famille – en écrits, photos et vidéos – et signifie en latin « La Terre reçue en partage ». Plus qu’un simple voyage, c’est tout un mode de vie et deux carrières qui sont représentés par ces deux mots.

« Peu avant notre départ pour le Brésil, mon père est décédé subitement à l’âge de 59 ans, me confie Bertrand. Il venait de prendre sa retraite, après avoir travaillé toute sa vie comme ouvrier sans réaliser ses rêves. C’est une de mes motivations à vouloir réaliser les miens. Souvent, on attend le moment parfait: davantage de temps, d’argent. Selon moi, il n’y a aucune raison à remettre nos rêves à plus tard. »

Bien d’accord, Bertrand, bien d’accord.

On peut suivre les aventures de la famille sur leur site web et leur page Facebook.

La famille en Nouvelle-Zélande.

La famille en Nouvelle-Zélande.