Comment je paye mes voyages

« Tu dois être riche pour voyager tout le temps comme ça ?! ». Hum, non, pas vraiment !

De l'argent ouzbek plein les mains, je me prenais pour Pablo Escobar.

De l'argent ouzbek plein les mains, je me prenais pour Pablo Escobar.

Je dépense en moyenne 25$ par jour. Parfois davantage, si je m'arrête plus longtemps dans des villes. Parfois moins, comme en Asie centrale où ma moyenne quotidienne n'était que de 18$. À camper à tous les jours et à se déplacer par la force des mollets, on sauve beaucoup de bidous.

Sur une année complète, ces 25$ quotidiens se transforment en un peu plus de 9 000$.

Ce n'est pas énorme pour la durée, mais reste que 9 000$, ce n'est quand même donné.

J'avais lu dans mon autre vie un article sur un blogue appelé « Afford anything ». La dame répondait aux dubitatifs. « I never said you can afford everything », écrivait-elle. « But you can afford anything. » On ne peut se payer tout, mais on peut se payer ce qu'on choisit.

Économiser

Et ce que j'ai choisi il y a plusieurs années déjà, c'est de mettre de l'argent de côté pour partir à l'aventure. J'ai donc coupé ailleurs. « En as-tu vraiment besoin ? », comme aurait pu me demander Pierre-Yves McSween.

J'ai alors pratiquement cessé d'acheter des vêtements, j'ai eu un colocataire quelques années alors que j'aurais pu vivre seul. J'ai remboursé mes dettes et n'ai pas pris d'hypothèque.

J'avais aussi la chance de n'avoir à payer que pour moi-même.

On ne réalise pas où notre argent s'en va. La preuve est qu'une Honda Civic représente deux ou trois années de voyage comme je fais. Pourtant, rares en sont les propriétaires qui se font traiter de riches.

Mes autres revenus

J'avais à l'origine prévu être parti pour une année. Lorsque j'ai décidé de poursuivre la route, c'est que j'avais réussi à tirer quelques autres revenus pour financer ce périple. Vous pouvez ainsi me voir collaborer régulièrement avec l'excellent magazine Vélo Mag. J'ai écrit quelques textes dans La Presse+. À mon récent passage au Canada, j'ai donné plusieurs conférences au public et en milieu scolaire sur le dépassement et les différentes cultures à travers le monde (d'ailleurs, vous pouvez m'écrire si vous souhaitez m'inviter en novembre prochain à mon prochain passage).

Je vends aussi des photos. Et bien sûr, mon livre « Histoires à dormir dehors » est en vente un peu partout. Tous ces projets veulent dire que je travaille sur mes notes, mes textes ou mes photos à presque chaque soir après avoir terminé ma journée de pédalage. Ça demande souvent une bonne dose d'énergie !

Tout ça ne me permet pas de mettre de côté des REER. Mais c'est assez pour continuer à rouler. Et depuis deux ans, j'accumule un autre type de richesse qui m'apporte autant que quelques Honda Civic !

D'autres options

Enfin, le web est plein d'idées sur les façons de gagner sa vie de façon nomade. Les meilleurs métiers sont ceux qui peuvent se pratiquer de n'importe où. Traducteur, programmeur, graphiste. Pour les plus jeunes – en bas de 30 ans, ou 35 pour certains pays – les visas de travail-études permettent d'habiter facilement jusqu'à deux ans dans plusieurs pays. Avec un visa déjà en poche, trouver du travail localement est beaucoup plus facile.

Alors, ça vous donne des idées ?!