Le nez dans les valises

C’est reparti ! Après quelques mois frénétiques à terminer nos projets à la maison, une semaine à mettre notre vie en boites, et quelques vols d’avion, ma dulcinée et moi venons d’arriver au Maroc.

Tout s’est passé si vite. « Tu dois avoir hâte de repartir ? », me demandiez-vous depuis plus d’un an et demi. La vérité est que ça ne me démangeait pas à outrance. Après plusieurs années sur la route – littéralement sur la route ! – je profitais du calme et de la verdure canadienne avec un grand plaisir renouvelé. J’appréciais davantage notre vie de luxe que l’on prend pour acquise. Gabrielle – que vous avez pu voir au Brésil et dans plusieurs épisodes de la Route verte – et moi avons même fait quelques offres sur des maisons, qui n’ont pas abouti dans ce marché endiablé.

C’est vers la fin du mois de juin que j’ai vu l’annonce pour le programme Live Anywhere d’Airbnb. Une incroyable opportunité d’avoir un logement (Airbnb!) payé partout dans le monde pour presque une année, en plus d’un montant servant aux dépenses de déplacement. On a beau être bien à la maison, je ne pouvais pas passer à côté d’une telle possibilité ! J’ai rempli le premier formulaire en croyant ne jamais en entendre parler à nouveau…

Environ deux semaines plus tard, je reçois un courriel qui m’indique que je passe à la prochaine étape. Tout s’est alors précipité. J’ai quelques jours pour pondre une vidéo enthousiaste dans laquelle je dois me présenter, ainsi que mon accompagnateur/trice, et indiquer de quelle façon je serai en mesure de vivre de « façon nomade ». Comme je dois partir filmer un épisode du Bon monde la Route verte en Outaouais le lendemain, je ponds rapidement cette proposition en à peine 24h. J’y propose plusieurs idées de grandeur qui démontrent mon enthousiasme !

 
 

Les prochaines et dernières étapes du concours déboulent si vite qu’une partie de moi croit que je me fais arnaquer. Mais les gens avec qui je m’entretiens en vidéo, à San Francisco et Mexico, ont des présences web et correspondent à leurs photos. Lorsque enfin Airbnb fait l’annonce officielle que je suis parmi les 12 choisis sur pas moins de 314 000 candidats, je dois me rendre à l’évidence : je repars à l’aventure !

L’objectif d’Airbnb

Surtout utilisé pour des séjours de courte durée, Airbnb a dû se réinventer durant la pandémie. Les touristes internationaux ont fait place aux locaux. Et le télétravail a été mis de l’avant. Si beaucoup peuvent maintenant travailler de la maison, rien ne dit que ce doit être notre « vraie maison ». Plusieurs hôtes offrent ainsi d’assez bons rabais – j’ai vu jusqu’à 40% ! – sur des séjours de longues durées, soit à partir de 28 jours. Dans plusieurs pays, un logement est même moins cher qu’au Canada.

Le nom du programme, Live Anywhere, est donc une référence à ce télétravail de partout. Mes seules obligations sont de louer des logements (où je veux) pour des durées de 28 jours, et de leur donner mes recommendations pour améliorer l’expérience client. À différents moments lors de ce mois, je dois répondre à quelques questions et leur envoyer. Ils estiment le travail à quelques heures par logement. Le reste du temps, je continue mon travail habituel, soit trouver des histoires à raconter, en textes, photos et vidéos.

Une aventure différente

L’aventure de cette année s’annonce différente de mes kilomètres pédalés d’une frontière à l’autre. Surtout car nous avons décidé de ne pas apporter nos vélos avec nous. En restant un mois à chaque endroit, j’ai l’occasion de mieux découvrir une ville ou une région. Traîner nos vélos aurait coûté cher en transport et m’aurait, je crois, trop donné l’envie de partir explorer plus loin.

J’ai aussi dû figurer quoi mettre dans nos nouvelles valises Thule plutôt que des sacoches ! La tente et le matériel de camping ont entre autres laissé place à des bottes de ski qui seront utiles en Italie dans quelques mois.

Boîtes faites en vitesse dans l’appartement !

Boîtes faites en vitesse dans l’appartement !

Je repars cette fois avec de vraies valises… et accompagné !

Je repars cette fois avec de vraies valises… et accompagné !

Les masques… et les gros nez !

Vaccinés et munis de certificats PCR, nous avons volé de Montréal à Paris, puis vers Casablanca au Maroc. Le masque était à garder durant toute la durée du déplacement, bien que vous verrez que plusieurs avaient une conception différente du port de celui-ci !

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Personne ne se formalisait de ces nez protubérants comme des cheminées. Plusieurs voyageurs avaient même leur masque simplement sur leur menton. J’ai aussi été surpris de la facilité à passer les formalités sanitaires. Les certificats officiellement demandés sont peu ou pas du tout regardés et je n’ai vu personne se faire refuser l’entrée.

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À l'approche de Casablanca, je sens la sécheresse et l’aridité des lieux même à travers le hublot. Tout apparaît beige et sablonneux, bétonné, et l’absence de végétation est marqué. Si je n’avais pas mon masque, je pourrais presque déjà sentir la nouvelle aventure à venir.