Albanie : remonter le temps à coups de pédale

Tobias Gessler ne faisait pas de vélo de montagne lorsqu’il est arrivé en Albanie il y a huit ans. Il guide aujourd’hui annuellement une centaine de vététistes à travers les hautes cimes du pays.

Cet article a d’abord paru dans l’excellent magazine Vélo Mag, édition avril 2022.


«J’ai été travailleur social à Zurich, et messager à vélo une fois par semaine durant 10 ans », me raconte Tobias Gessler durant une courte sortie de vélo de montagne dans les collines entourant Tirana. À 30 ans, le Suisse est retourné aux études en développement coopératif et a obtenu un stage en Albanie.

Initié à la suspension par des vététistes albanais, il a découvert le formidable potentiel touristique dans ce pays encore assez peu développé et dont près des trois quarts du territoire est montagneux.

« Je dis à mes clients que s’ils veulent des pistes parfaites, ils sont mieux de rester en Europe. Ici, je leur propose de remonter de 100 ans dans le temps ! » Maints villages albanais ne sont accessibles que par d’étroites routes et des sentiers et sont même souvent complètement isolés en hiver.

Au fil d’années d’exploration en solo, Tobias Gessler a développé des itinéraires correspondant à différents niveaux d’expertise (voir tous ses services sur le site web de Ride Albania). « Mon tour du centre de l’Albanie est de niveau intermédiaire, alors que celui qui passe par le Kosovo est plus exigeant. » Sa description de ce pays au nord-est de l’Albanie me fait particulièrement rêver : 50 % de sentiers single track utilisés par des mules et leurs bergers, une altitude dépassant quelquefois les 2000 m, et des nuits alternant entre hôtels et minuscules auberges familiales.

Dans tous les scénarios, « les routes sont variées, les paysages toujours fabuleux, et nous contribuons positivement au développement rural, par l’économie et la promotion de l’environnement », m’assure Tobias Gessler. Difficile de trouver meilleure combinaison.